Les premières séances de cinéma en Afrique datent de 1905 en Égypte et des années 1920 en Afrique subsaharienne ; les séances ont lieu dans des théâtres urbains et sous forme de projections itinérantes dans les zones rurales. Concernant la création, « le premier film tourné par un Africain est sans doute Zohra (1922), une production tunisienne, bientôt suivie de La Fille de Carthage (1924), Leila (1926) et de Zainab (1926) ».
Le cinéma égyptien et le cinéma tunisien sont parmi les plus anciens du monde. Le cinéma égyptien, en particulier, est une industrie établie et florissante en Afrique. Les pionniers Auguste et Louis Lumière ont projeté leurs films à Alexandrie, au Caire, à Tunis, à Suse, en Libye, et à Hammam-Lif, en Tunisie, en 1896. Albert Samama Chikly est souvent cité comme le premier producteur de cinéma africain indigène, projetant ses propres courts métrages documentaires au casino de Tunis dès décembre 1905. Aux côtés de sa fille Haydée Tamzali, Chikly produira d’importants films d’époque tels que La fille de Carthage (1924). En 1927, l’Égypte produit Leila (film de 1927) (en), le premier long métrage d’Aziza Amir, considérée comme la marraine du cinéma africain.
En 1935, le Studio Misr du Caire commence à produire des comédies et des comédies musicales, mais aussi des films comme The Will (1939) de Kamal Selim. Le cinéma égyptien a prospéré dans les années 1940, 1950 et 1960, considérées comme son âge d’or. Le film phare de Youssef Chahine, Gare centrale (film) (1958), a jeté les bases du cinéma arabe.
Malgré ces débuts pionniers, les réticences des gouvernements coloniaux et le manque de moyens font cependant que la majeure partie du continent ne voit réellement émerger des réalisations locales qu’à partir des années 1970 et il est, jusqu’à nos jours, financé par des fonds occidentaux988 ; son développement reste cependant modeste.
Dès les années 1990, la production cinématographique s’effondre, tandis que les salles de cinéma ferment au point que certains pays n’ont actuellement plus aucune salle de cinéma sur leur territoire. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un des plus grands festivals africains, dont la 24e édition s’est tenue en 2015, tente de préserver et promouvoir le cinéma africain.
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Il existe cependant l’exception nigériane de Nollywood. Le Nigeria produit près de deux mille films par an, et est ainsi le deuxième producteur mondial en quantité, derrière l’Inde et Bollywood et devant les États-Unis. Il s’agit de sorties directes en VCD de productions à petits budgets, pour plus de la moitié en langues locales, dont la qualité artistique est jugée « contestable » et la qualité technique trop basse pour une exploitation ne fût-ce qu’à la télévision.
La production africaine est cependant capable de briller sur la scène internationale, comme dans les autres domaines artistiques, lorsque « la qualité, le genre, les thèmes des films prennent le pas sur des critères géographiques ou politiques », comme en témoigne sa présence dans les festivals internationaux tel celui de Sundance.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024