« D’une manière générale, toutes les traditions africaines postulent une vision religieuse du monde ». Dans la culture typique de l’Afrique, la parole est considérée comme possédant une puissance qui permet d’agir sur le maintien ou la rupture de l’harmonie du monde. Il y a donc un « grand respect de la parole particulièrement lorsqu’il s’agit de transmettre les paroles héritées des ancêtres ou des aînés. » Dans des sociétés aux langues non-écrites, l’oralité est donc un élément culturel, notamment pédagogique, fondamental.
Le récit oral africain prend les deux formes principales de l’épopée et du conte948. L’épopée raconte la vie de héros fondateurs, plus ou moins historiques, comme dans l’épopée de Soundiata949 et celle de Silâmaka et Poullôri, ou bien relate le mythe fondateur d’un peuple, comme dans le Mvett, légende des origines du peuple Fang. Le conte, quant à lui, véhicule une morale et un système de valeurs. Les deux mettent l’accent sur le poids des actes mais aussi des paroles qui peuvent changer le monde pour le bien ou le mal. L’épopée (chant épique) et le conte sont le plus souvent chantés.
Certains récits sont consignés par écrit assez tôt, dès 1828, et d’abord examinés sous l’angle de l’ethnologie (le texte considéré comme « reflet de la culture ») et de la linguistique (phonologie, commentaires linguistiques).
Il faut attendre longtemps, jusqu’aux alentours des années 1970, pour qu’apparaisse l’étude critique, au sens « critique littéraire », des œuvres (stylistique…). C’est ainsi que paraît, en 1970, Oral litterature in Africa de Ruth Finnegan, ouvrage important en la matière. Cette évolution dans le regard porté sur la littérature orale se produit au moment où la littérature négro-africaine, écrite dans la langue du colonisateur, commence à obtenir de la visibilité, avec, par exemple pour l’aire culturelle francophone, Léopold Sédar Senghor, Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Ousmane Sembène (Sénégal), Guillaume Oyônô Mbia, … Certains auteurs, tel Léopold Sédar Senghor, se déclarent, du reste, explicitement héritiers de la culture orale africaine et, en particulier, de sa poésie962.
D’autres personnalité de la littérature sont Bessie Head (Afrique du Sud/Botswana), Lília Momplé (Mozambique), Grace Ogot (Kenya), Ama Ata Aidoo et Amma Darko (Ghana), Amadou Hampâté Bâ, Francis Bebey (Cameroun), Mongo Beti (Cameroun),Mia Couto (Mozambique), (Ghana), Emmanuel Dongala (République populaire du Congo), Nuruddin Farah (Somalie), Ben Okri (Nigeria), Waris Dirie (Somalie) et Damon Galgut (Afrique du Sud).
La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancière africaine francophone à décrire la place faite aux femmes dans sa société dans son livre Une si longue lettre.
La littérature, qui commence à émerger avant les indépendances, présente d’abord un aspect protestataire à l’encontre des colonisateurs ; après l’émancipation politique, à partir des années 1960, elle traite des difficultés internes aux nouveaux États, notamment la critique des dictateurs. Mais le XXIe siècle, quant à lui, voit les auteurs déclarer vouloir s’affranchir de leurs identités africaines et revendiquer une identité artistique purement littéraire.
En 2016, l’Afrique compte trois lauréats du prix Nobel de littérature : Wole Soyinka, 1986, nigérian, d’expression anglaise ; Naguib Mahfouz, 1988, égyptien, d’expression arabe ; Nadine Gordimer, 1991, Sud-Africaine, d’expression anglaise. J.M. Coetzee, d’expression anglaise, originaire d’Afrique du Sud, naturalisé australien en 2006, reçoit le prix Nobel en 2003.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024