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Histoire

L’afrique face à ses grands conflits

Le continent reste fortement touché par des affrontements violents : « L’Afrique retient l’attention car elle apparaît […] comme le théâtre du plus grand nombre de conflits actuels368 » et « Les conflits violents durent plus longtemps et sont plus meurtriers en Afrique que dans les autres régions du monde ». « Entre 1989 et 2002, 10 à 15 conflits ont éclaté chaque année, entraînant des conséquences néfastes pour le développement socioéconomique et infrastructurel de l’Afrique. De 1994 à 2003, on a dénombré 9,2 millions de morts en raison des conflits armés, et à partir de 2003, 15,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. »

Africa faces its major conflicts

Participants de la Deuxième guerre du Congo

En 2008, sur 35 conflits graves répertoriés dans le monde, 13 sont situés en Afrique, où 15 pays sur 53 sont concernés par une « crise d’intensité moyenne à haute ». La situation ne s’améliore pas au fil du temps ; en octobre 2015, sur seize opérations de maintien de la paix menées par l’ONU, neuf se situent en Afrique et, en mai 2016, sur dix « situations sous enquêtes » à la Cour pénale internationale, neuf concernaient l’Afrique. De même, le conflit du Rwanda a été juridiquement qualifié de génocide.

S’il est possible de caractériser globalement les conflits africains (ils sont locaux ou transfrontaliers mais pas interétatiques), l’historiographie moderne échoue à trouver des explications partagées à ce sujet, chaque situation étant, in fine, considérée comme particulière.

Il existe néanmoins des facteurs de contexte fréquemment évoqués : la faiblesse voire la défaillance des États (Burundi, République centrafricaine…), phénomène souvent corrélé à un faible niveau de revenu et à une répartition inégalitaire des revenus sur des bases ethniques ou géographiques. Cela nourrit les antagonismes ethniques (Côte d’Ivoire, Rwanda, Touareg au Mali…) lesquels, parfois, traversent les frontières (Liberia et Sierra Leone, Rwanda, Burundi et Ouganda, Guinée-Bissau et rébellion casamançaise…). Ces inégalités économiques, pour l’aspect géographique, entraînent des luttes pour l’appropriation des zones où se situent les ressources naturelles, sources des richesses (Soudan du Sud, Somalie, république démocratique du Congo …)

Ces facteurs se conjuguent de manière complexe, d’autant que dans un monde globalisé, les diasporas jouent un rôle, par le financement, l’appui à l’organisation des rébellions et la propagation des idéaux dans les pays extérieurs au continent (Érythrée…) et que l’Afrique s’inscrit aussi dans une « mondialisation criminelle» des « foyers terroristes qui se concentrent dans un croissant s’étirant du Pakistan au Sahel. » Cette mondialisation a aussi pesé de tout son poids dans les printemps arabes de 2011 en Égypte et en Tunisie, ainsi que, conjuguée à la problématique terroriste, dans le conflit libyen, à dimension internationale.

Pour plus d’informations :

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