L’industrie de transformation manufacturière est, de tout temps, le parent pauvre de l’économie africaine. L’accumulation du capital ayant manqué, car le continent a vu ses ressources servir à l’accumulation européenne mais pas à la sienne, l’industrie de transformation ne s’est jamais vraiment mise en place. Pire encore, au cours des décennies allant des années 1990 à 2010, la part de l’activité manufacturière dans la valeur ajoutée produite n’a cessé de baisser, passant de 13 % en 1990 à 10 % en 2011.
Quelques pays ont cependant réussi, partant d’une situation de rente minière ou agricole, à créer des filières de transformation significatives, générant plus de valeur ajoutée : la Côte d’Ivoire avec la transformation du poisson et du bois, le Sénégal et la transformation du poisson, le Botswana, riche de ses diamants, avec la transformation de la viande, le traitement de peaux animales, les aliments pour animaux…, Maurice avec l’industrie textile, la Tunisie, pour laquelle l’industrie représente 30 % de son PIB … Il convient de faire une place particulière au géant économique qu’est l’Afrique du Sud, qui représente à elle seule entre 20 et 30 % du PIB continental et est dotée d’une industrie diversifiée qui emploie près du quart de la population active et représente près de 30 % de son PIB.
La désindustrialisation n’est cependant peut-être pas inéluctable car, faute d’accumulation locale, le capital pourrait provenir de l’étranger. Les investissements directs à l’étranger, qui reprennent en Afrique au début du XXIe siècle, notamment ceux en provenance de Chine, sont plus diversifiés qu’auparavant ; ils concernent moins le secteur primaire (agriculture et industries d’extraction) et plus l’industrie manufacturière; ainsi, depuis 2008, le principal investisseur dans le secteur manufacturier éthiopien est la Chine et, au Rwanda, les IDE chinois ont comme cible, après le secteur tertiaire, les activités de transformation.
Pour l’heure, cependant, l’industrie manufacturière est globalement « au point mort », selon l’expression employée par le forum économique mondial en 2015.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024