Quoiqu’on caractérise l’Afrique par l’abondance de ses ressources naturelles, les services représentent plus de 50 % du PIB des pays concernés et le secteur est en croissance constante.
Le continent présente un profil de transformation structurelle atypique. Contrairement aux économies occidentales et à celles de l’Asie du Sud et du Sud-Est, la régression tendancielle de l’agriculture n’a pas profité à l’industrie puis aux services ; il y a eu « de moins en moins d’agriculture » et « de plus en plus de services » dans l’économie africaine sans qu’elle passe par une phase intermédiaire d’industrialisation. Au contraire, l’activité manufacturière a décliné alors que croissait la part des services.
Les services accompagnent principalement les activités d’exportation y compris agricoles ; par exemple, « les services comptent pour 83 pour cent du prix de vente des roses éthiopiennes aux Pays-Bas. » Mais, parmi les exportations, ce sont celles des biens manufacturés qui sont le plus associées aux services ; pour le Lesotho et la Tunisie, exportateurs de tels biens, le poids des services dans leur économie (61,7 %), est supérieur à la moyenne. Les pays les moins concernés sont les exportateurs de pétrole, chez qui les services représentent 33,9 % du PIB (mais c’est dans ces mêmes pays que la croissance des services est la plus forte). Certains petits pays sont fortement dépendants de ce secteur, car essentiellement tournés vers des services de voyage et de tourisme ; en 2013, les services représentaient 75 % du PIB du Cap Vert et 74 % de celui de Maurice.
La croissance des services, outre les exportations, est aussi causée par la consommation intérieure. L’accroissement démographique a entraîné une forte demande, notamment en matière de télécommunications, malgré l’insuffisance des infrastructures. Le secteur des télécommunications a attiré 74 % de l’investissement privé dans les infrastructures durant la période 1990-2013.
En termes de ressources humaines, le secteur des services représente 32,4 % de l’emploi total en Afrique au cours de la période 2009-2012 (56,5 % pour l’agriculture et 11 % pour l’industrie) soit largement moins que sa proportion dans le PIB. L’importance de l’emploi informel en est la cause, sachant que l’essentiel des services est assuré par de petites entreprises informelles, notamment dans les sous-secteurs du commerce de gros et de détail ainsi que dans la restauration et les transports.
Les pays africains sont quelques-uns à avoir identifié explicitement les services comme priorité économique : le Botswana pour la saisie et l’analyse de données informatiques ; le Cameroun mise sur les centres d’appel et le télétraitement des données à l’instar du Rwanda, lequel promeut aussi les services financiers ; la Namibie vise à devenir un hub régional de transport. Enfin, certains pays sont massivement dépendants du tourisme : Cap Vert, Comores, Ghana, Kenya, Lesotho, Seychelles …
Sur le plan international, l’Afrique est un acteur mineur du marché des services ; elle représente 2,2 % des exportations mondiales de services, et 4 % des importations totales mondiales; sa compétitivité est faible, freinée par des réglementations et des politiques inefficaces et par le déficit d’infrastructures.
Pour plus d’informations :
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique
- https://en.wikipedia.org/wiki/Africa
- https://africacenter.org/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://etudes-africaines.cnrs.fr/
- https://journals.openedition.org/etudesafricaines/
- https://www.afdb.org/fr/documents-publications/economic-perspectives-en-afrique-2024