AFRIQUE DU SUD : LE PILIER HISTORIQUE DE L’AUTOMOBILE EN AFRIQUE

L’Afrique du Sud demeure le berceau de l’industrie automobile africaine. Avec une tradition industrielle vieille de plus d’un siècle, le pays possède une base productive solide, des compétences techniques reconnues et un réseau d’équipementiers bien établi. Cependant, à l’heure de la transition énergétique et de la reconfiguration des marchés mondiaux, l’industrie sud-africaine doit relever le défi de la modernisation.

  • Les grandes usines et acteurs majeurs

L’Afrique du Sud accueille les filiales de la plupart des géants mondiaux de l’automobile:

  • Toyota (Durban / Prospecton) : principale usine du pays en volume, elle assemble notamment le Hilux et le Fortuner, véhicules très prisés sur les marchés africains et australiens.
  • Volkswagen (Uitenhage) : fabrique des modèles Polo destinés à l’Afrique et à l’Europe, avec une production annuelle dépassant 160 000 unités.
  • Ford (Silverton, Pretoria) : usine spécialisée dans la production du Ranger, exporté massivement.
  • BMW et Mercedes-Benz (Rosslyn et East London) : unités produisant des modèles haut de gamme, destinés principalement à l’export.

Ces constructeurs s’appuient sur un écosystème industriel dense, comprenant des centaines de sous-traitants locaux et internationaux.

  • Les infrastructures logistiques au service des exportations

Les exportations représentent plus de 60 % de la production automobile sud-africaine. Cette orientation a conduit à des investissements soutenus dans les infrastructures :

  • Ports de Durban et Port Elizabeth : optimisés pour l’export de véhicules et composants, ils assurent des liaisons rapides vers l’Europe et l’Asie.
  • Réseau routier et ferroviaire : bien développé autour des pôles industriels, bien que des besoins de modernisation persistent, notamment pour fluidifier le transport des marchandises.
  • La transition vers l’électrique

L’Afrique du Sud a lancé sa Green Transport Strategy visant à :

  • introduire la production de véhicules électriques et hybrides sur ses lignes de production ;
  • stimuler la demande intérieure par des incitations fiscales ;
  • investir dans des infrastructures de recharge et des projets pilotes (taxis électriques, bus électriques).

Ford et Mercedes-Benz ont déjà annoncé des investissements pour préparer leurs usines à produire des modèles électrifiés destinés à l’export.

  • Les défis et ambitions

L’industrie sud-africaine doit relever plusieurs défis :

  • Moderniser ses infrastructures énergétiques pour rendre les usines plus résilientes face aux coupures d’électricité (load shedding).
  • Diversifier son offre vers des véhicules plus écologiques pour rester compétitive à l’international.
  • Renforcer le contenu local et les compétences dans les nouvelles technologies (batteries, électronique embarquée).

D’ici 2035, l’Afrique du Sud ambitionne de doubler ses volumes d’exportation et de devenir un acteur régional clé de la mobilité durable.