
L’Égypte, après des décennies de dépendance aux importations de véhicules, s’engage résolument dans une stratégie de réindustrialisation de son secteur automobile. Le pays entend devenir un acteur majeur régional, en s’appuyant sur un vaste marché intérieur (plus de 100 millions d’habitants) et sur des projets structurants liés à la transition énergétique.
- Les projets industriels phares
Le plan égyptien s’articule autour de plusieurs axes :
- Relance de la production locale : après des années de ralentissement, les assembleurs locaux tels que GB Auto, Nasco, et les filiales de marques étrangères (Nissan, General Motors) ont relancé l’activité.
- Filière des véhicules électriques (VE) : le gouvernement a lancé un programme ambitieux visant à produire localement des VE abordables. Un accord avec le constructeur chinois Dongfeng prévoit l’assemblage d’une première gamme de voitures électriques sous la marque « Nasr EV » à partir des installations modernisées de l’ex-entreprise publique El Nasr Automotive. L’objectif initial est de produire 25 000 véhicules électriques/an, avec une montée en puissance progressive.
- Développement d’un écosystème des batteries : des partenariats sont en cours pour installer des usines de fabrication de batteries et composants électroniques, un maillon essentiel pour la filière VE.
- Les infrastructures de soutien
Les projets automobiles sont accompagnés de grands chantiers logistiques et énergétiques :
- Réseau de bornes de recharge : un objectif de plus de 3000 points de recharge d’ici 2025 dans les grandes villes et sur les grands axes.
- Zones industrielles spécialisées : la zone économique du canal de Suez et les parcs industriels du Caire et d’Alexandrie accueillent des projets de sous-traitance et de production de pièces détachées.
- Modernisation des ports (Alexandrie, Port-Saïd) : pour fluidifier les importations de composants et les futures exportations.
- La transition durable
L’Égypte s’appuie sur son plan « Vision 2030 » pour faire de l’automobile un secteur pilote de la transition verte :
- Encouragement fiscal à l’achat de véhicules électriques et hybrides (réduction des droits de douane, subventions).
- Appels d’offres pour équiper les flottes publiques (bus, taxis) de véhicules é
- Développement de projets solaires pour alimenter les unités de production et le réseau de recharge.
- Les ambitions à l’horizon 2035
Le pays vise :
- Une production annuelle de 500 000 véhicules toutes motorisations confondues.
- Une place centrale dans les échanges régionaux grâce à ses accords commerciaux avec l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
- Le développement d’un pôle d’innovation autour du véhicule électrique et connecté.
L’Égypte affiche ainsi la volonté de rattraper son retard industriel, en s’appuyant sur la double dynamique de la relance industrielle et de la mobilité durable.