Le Grand Ethiopian Renaissance Dam, inauguré en 2022, est le plus grand barrage d’Afrique, projeté pour atteindre une capacité installée de 5 150 MW grâce à 13 turbines sur le Nil Bleu, 30 km en amont de la frontière soudanaise. Sa construction en béton compacté déroule un mur de 1780 m de long sur 145 m de haut, formant un réservoir de 74 km³ couvrant près de 1874 km².
Enjeux majeurs
- Souveraineté énergétique et développement : le barrage doit permettre d’électrifier 60 % de la population éthiopienne et d’exporter de l’électricité à ses voisins.
- Régulation hydrologique : réduction des inondations soudanaises de 40 km en aval, conservation de l’eau au profit d’Assouan.
- Tensions géopolitiques : croissance des inquiétudes en Égypte et au Soudan concernant les réductions de débit, des négociations toujours en cours sans cesse tendues.
Impacts sociaux, écologiques & économiques
- Emplois & développement rural : générateur d’environ 12 000 emplois locaux, amélioration des infrastructures.
- Résorption des fossés énergétiques : la production annuelle prévue de ~15,7 TWh abaissera le taux de pauvreté énergétique et stimulera l’industrie .
- Défis environnementaux : perte d’habitats, besoin de déplacement de 20 000 personnes, distorsion des sédiments utiles à l’agriculture égyptienne, et risques de transmission de maladies hydriques.
- Solutions techniques & gouvernance : emploi de la télédétection (satellites, NiBRAS) pour réguler le remplissage, outils d’anticipation des sécheresses et crues.
Perspective & défis
Bien que déjà partiellement opérationnel (2 × 375 MW dès 2022), le GERD nécessite encore plusieurs années pour atteindre sa pleine capacité et conclure les accords sur les modalités de remplissage et gestion, notamment avec l’Égypte et le Soudan. La poursuite des négociations, en parallèle avec la tenue d’outils scientifiques pour une gestion partagée, est cruciale pour éviter un conflit hydrique majeur et assurer une exploitation durable.
