GRAND INGA – LE PLUS GRAND PROJET HYDROÉLECTRIQUE AU MONDE

Le Projet Grand Inga, en République Démocratique du Congo, vise à créer un complexe hydroélectrique de 42 000 MW en amont des chutes d’Inga — une puissance double de celle du barrage des Trois‑Gorges en Chine et suffisante pour couvrir un tiers de la demande électrique africaine. Situé à 225 km au sud‑ouest de Kinshasa, le site regroupe déjà Inga I (351 MW) et Inga II (1 424 MW), qui tournent actuellement à ~20 % de capacité.

Le projet Grand Inga, en République démocratique du Congo (RDC), est sans doute l’un des plus ambitieux au monde dans le domaine de l’énergie. Situé sur le puissant fleuve Congo, près de Matadi, ce méga-barrage pourrait devenir, à terme, la plus grande centrale hydroélectrique de la planète avec une capacité théorique de plus de 40 000 mégawatts (MW), soit l’équivalent de plusieurs dizaines de centrales nucléaires.

Le site d’Inga n’est pas nouveau : deux barrages (Inga I et Inga II) y ont été construits dans les années 1970. Le Grand Inga, imaginé dès cette époque, est une extension titanesque du potentiel hydraulique inexploité du fleuve Congo. Il se compose de plusieurs phases, dont Inga III (prévu à 11 000 MW), qui servirait de première étape à l’ensemble du projet.

Les objectifs sont multiples : fournir de l’électricité bon marché à la RDC, dont seulement 20 % de la population a aujourd’hui accès au courant, alimenter les industries minières, exporter de l’électricité vers les pays voisins (Afrique du Sud, Angola, Nigéria) et, à plus long terme, connecter ce gisement énergétique au nord de l’Afrique et même à l’Europe via un réseau de transport à haute tension.

Mais réaliser ce projet colossal se heurte à de nombreux défis. Le coût est estimé à plus de 80 milliards de dollars pour l’ensemble du complexe. Les financements peinent à se concrétiser, malgré l’intérêt de plusieurs acteurs, dont des consortiums chinois, espagnols et sud-africains. Les incertitudes politiques, la gouvernance fragile, les risques de corruption et les tensions géopolitiques freinent également l’avancée du projet.

Sur le plan environnemental et social, Grand Inga suscite des débats : le barrage pourrait affecter des écosystèmes uniques et entraîner des déplacements de population. Les ONG plaident pour des études d’impact rigoureuses et pour une gouvernance transparente afin que le projet bénéficie réellement aux populations locales et non uniquement aux grandes entreprises ou aux marchés d’exportation.

Pour autant, Grand Inga reste un symbole d’espoir : celui d’une Afrique qui valorise ses ressources pour bâtir son avenir énergétique. Dans un monde en quête de solutions bas-carbone, un tel projet, s’il est conduit de manière responsable, pourrait faire du fleuve Congo le cœur battant de la transition énergétique du continent.

  1. Étapes du projet :
  • Inga III (4 800 MW), première phase estimée à 14–18 milliards $, en partenariat sino‑espagnol, avec 2 500 MW destinés à l’Afrique du Sud.
  • Phases subséquentes (jusqu’à 7 barrages) pour atteindre 40 000 MW, avec ambition de desservir l’Afrique australe, centrale, de l’Ouest et même l’É
  1. Enjeux clés :
  • Intégration énergétique régionale : un couplage via des « autoroutes électriques » à travers l’
  • Gouvernance et financement : financée notamment par la BAD, la Banque mondiale (retirée en 2016, revenu pour Inga III) et des consortiums chinois, espagnols et australiens.
  • Défis politiques et sociaux : inquiétudes sur la corruption, la transparence, le déplacement des populations et la protection de la biodiversité .
  1. Retombées attendues :
  • Électrification de dizaines de millions de ménages, développement industriel (mines, aluminerie, hydrogène vert) et export de surplus vers les pays voisins.
  • Création de milliers d’emplois directs et indirects, impulsion de projets d’infrastructures (lignes haute tension jusqu’à 15 000 km) .
  • Transition vers des énergies renouvelables à large échelle et renforcement de la souveraineté énergétique régionale.
  1. Perspective :
    Malgré son potentiel, Grand Inga demeure dépendant du bouclage des financements, des accords de purchasing power avec les États et entreprises, et d’une gouvernance claire. Le démarrage de Inga III, repoussé depuis 2021, reste la condition sine qua non pour enclencher la suite des phases.