MAROC : LA LOCOMOTIVE AUTOMOBILE DE L’AFRIQUE

En l’espace de deux décennies, le Maroc s’est hissé au rang de première plateforme automobile du continent africain, combinant production, exportation et innovation. Ce succès repose sur une vision stratégique de l’État, un environnement industriel compétitif et des infrastructures de pointe qui ont su séduire les grands constructeurs mondiaux.

  • Les grands projets industriels

Le Maroc s’appuie sur deux piliers industriels majeurs :

  • Renault Tanger Med : opérationnelle depuis 2012, l’usine du groupe Renault-Nissan à Tanger est la plus grande d’Afrique. Avec une capacité annuelle de plus de 400 000 véhicules, elle assemble principalement les modèles Dacia (Logan, Sandero, Dokker) destinés à l’Europe, à l’Afrique et au Moyen-Orient. L’usine est certifiée pour son faible impact carbone, grâce à l’utilisation des énergies renouvelables et au recyclage des eaux industrielles.
  • Stellantis Kénitra : inaugurée en 2019, l’usine du groupe PSA (devenu Stellantis) à Kénitra affiche une capacité de 200 000 véhicules par an, avec un potentiel d’extension à 300 000. Elle produit notamment la Peugeot 208 et intègre des technologies de pointe : robotisation, contrôle qualité automatisé, et lignes flexibles pour s’adapter rapidement aux évolutions des modèles.

Les constructeurs misent également sur un tissu dense de sous-traitants locaux, avec plus de 250 équipementiers installés dans des zones industrielles spécialisées (zones de Tanger Automotive City, Atlantic Free Zone, etc.), produisant câblage, sièges, composants électroniques, etc.

  • Les infrastructures logistiques

Le développement du secteur automobile marocain a été rendu possible par des investissements massifs dans les infrastructures :

  • Port Tanger Med : premier port à conteneurs d’Afrique, il offre des connexions directes avec plus de 180 ports dans le monde et une logistique adaptée à l’exportation massive de véhicules.
  • Réseau autoroutier et ferroviaire : des axes modernes relient les usines aux ports et aux grands centres urbains. Le TGV (Al Boraq) facilite aussi les liaisons entre Tanger, Kénitra et Casablanca.
  • Vers l’électrification

Le Maroc ne se limite pas aux véhicules thermiques. Les constructeurs et l’État ont initié des projets pour :

  • développer des lignes d’assemblage de véhicules électriques et hybrides ;
  • produire localement des batteries et composants clés, en s’appuyant sur la stratégie nationale des énergies renouvelables (notamment le solaire et l’éolien).
  • Ambitions 2030

Le Maroc vise :

  • Une capacité de production dépassant 1 million de véhicules par an.
  • L’intégration accrue des composants locaux pour atteindre un taux de contenu local supérieur à 80 %.
  • La création de dizaines de milliers d’emplois directs et indirects supplémentaires dans la filiè

Avec ses projets structurants, le Maroc ambitionne de devenir un acteur incontournable dans la transition vers un secteur automobile durable en Afrique et au-delà.