HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE L’AFRIQUE

 

L'échange de biens économiques apparaît avec le passage de l'économie de prélèvement (ou de prédation) à l'économie de production, au moment de la révolution néolithique et de la sédentarisation.

Dès 3000 av. J.-C. l'Égypte antique voit la naissance d'un État puissant ; à sa tête, le Pharaon contrôle le commerce et l'exploitation des mines. Le bois, rare dans la région, est un élément important des échanges.

En Afrique subsaharienne, l'échange de biens est attesté au néolithique récent et aux débuts de l'âge du fer, durant le Ier millénaire av. J.-C. Il porte sur le fer et la pierre (pour les outils et les armes), le cuir, le sel, les céréales, le poisson séché, les tissus, la céramique, les bois travaillés, les noix de cola et les parures en pierre et en fer.



Durant le Ier millénaire av. J.-C. et les premiers siècles de l'ère chrétienne, l'Afrique du Nord avec les comptoirs phéniciens, grecs, romains et l'Afrique subsaharienne prospèrent aux deux extrémités des routes du commerce transsaharien tandis que se continue le commerce vers le Proche-Orient. Un peu avant le début de l'ère chrétienne, l'Afrique du nord, notamment la Cyrénaïque, est le grenier du monde antique. Au début de l'ère chrétienne, le royaume d'Aksoum est une puissance de premier plan du commerce mondial; les textes font allusion à une large gamme de produits exportés : obsidienne, ivoire, cornes de rhinocéros, peaux d’hippopotames, singes, tortues, poudre d’or, parfums, animaux vivants et esclaves.

Dès le Ve siècle, l'Afrique subsaharienne est qualifiée de « terre de l'or ». À partir du VIIe siècle, l'expansion arabo-musulmane en Afrique s’accompagne d'une intensification du commerce intra et intercontinental de l'or, du sel et des esclaves. Grâce à cela, l'empire du Ghana devient une grande puissance continentale à partir du VIIIe siècle. Le commerce de l'or africain passe quasi exclusivement aux mains des musulmans et la traite arabe s'organise. Les grands centres du commerce de l'époque, Ouadane, Chinguetti, Tichitt, Oualata, Djenné, Gao, Tombouctou, Ségou, Mopti, etc., sont situés en zone sahélienne, zone de contacts entre l'Afrique des arabes et le pays des Noirs. L'empire du Mali, à partir du XIe siècle, le royaume du Kanem-Bornou et l'empire songhaï, à partir du XIVe siècle, se développent sur les mêmes bases économiques.

Avec l'arrivée des Portugais au XVe siècle, commencent l'économie de traite (exportations de biens agricoles et de produits miniers), l'économie de plantation (utilisation de main-d'œuvre servile sur les plantations destinées à l’exportation) et la traite esclavagiste atlantique. Progressivement, les centres d'activité se déportent du Sahel vers les zones côtières. Les royaumes côtiers commercent avec les Européens et l'économie devient celle de la razzia. Cela, poursuivi par la colonisation, entraîne un collapsus démographique tel qu'il ne commence à se combler qu'aux XXe et XXIe siècles.

Le continent, colonisé au XIXe siècle et jusqu'à la fin du XXe siècle, voit ses richesses agricoles et minières se diriger vers les métropoles, au bénéfice quasi-exclusif de ces dernières. L'Afrique ne connaissant globalement pas une colonisation de peuplement, le nombre de colons est infime au regard de celui des autochtones. Le développement économique interne et l'accumulation locale du capital ne sont donc pas à l'ordre du jour. Par conséquent, l'économie africaine coloniale est essentiellement extravertie et, dans une logique de tirer profit des avantages comparatifs, fortement spécialisée pour chacune des colonies. Ces deux caractéristiques perdurent jusqu'à aujourd'hui.

Les nouveaux États, indépendants à partir des années 1960, reprenant les frontières coloniales, sont majoritairement des États rentiers où des oligarchies captent la rente (pétrolière et/ou minière) mise en place au moment de la colonisation. Les richesses africaines ont permis l'accumulation du capital en Europe, préalable à son industrialisation, mais le continent africain en a été privé. L'économie de l'Afrique reste donc rentière, extravertie et la logique redistributive l'emporte sur celle d'accumulation.

Pour plus d’informations :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Afrique

https://en.wikipedia.org/wiki/Africa

https://africacenter.org/

https://journals.openedition.org/etudesafricaines/

https://etudes-africaines.cnrs.fr/

https://www.afdb.org/fr/documents-publications/perspectives-economiques-en-afrique-2024